Les archives départementales de la Haute-Garonne ont mis en ligne une photo inédite de l’ancienne halle (avant 1904) provenant
du « Fonds Mauran »* . Nous en profitons pour publier l’histoire de la halle de Gabriel Manière parue sur le bulletin municipal
Cazères Demain » n°8 du 05/1992.
Nous y avons joint les photos d’un poids  provenant de l’ancienne halle.
 
* Monsieur Mauran était un pharmacien de Montesquieu-Volvestre passionné de photographie.
Une grande partie de ses clichés concernent Montesquieu mais il a fait un détour par Cazères.
Ce fonds a été déposé aux archives départementales
Crédits photos:
  • archives départementales
  • photos Cazabon
  • amis du patrimoine

La Halle de Cazères

Photo ancienne de la halle de Cazères
Halle (ancienne)
Photo de la halle de Cazères du fond Mauran
prise un jour de carnaval: il y a une personne habillée en Pierrot au premier plan
Photo de la halle de Cazères en 1925
La Halle de Cazères en 1925
Photo de la halle de Cazeres en 1948
La halle et Villebarrade en 1948

     Les origines de la Halle de Cazères sur l’emplacement actuel sont très anciennes et indéterminées. L’abbé E. Espagnat les situent en 1602 et C. Monthieu en 1703-1716. Les observations stratigraphiques faites par G. Manière lors de la transformation de Villebarrade et les pièces de monnaie trouvées lors de la démolition paraissent faire remonter à une place commerciale couverte dès la fin du Moyen-Âge, en tous cas bien avant le XVII° siècle.

     La vieille halle avait trois lignes de poteaux et de piliers angulaires en pierre qui supportaient une charpente importante et une lourde couverture en tuiles canal. Sujette à de nombreuses réparations, d’un entretien et nettoyage difficiles, on décida en 1900 d’envisager son remplacement.

     A cette époque et malgré un désaccord concernant son emplacement (proposition Roulot), la décision de la reconstruire à la même place fut prise le 12 Août 1900 (Siadoux maire).

     L’architecte Hector d’Espouy dressa un projet soigneusement étudié qui ne fut adopté qu’en 1903 dans une séance mémorable du Conseil Municipal par 21 voix contre 10. Avaient voté pour: MM le Docteur Toigne Maire, Penent, Joseph Courtade, Sicardon, Crouzet , Boyer, Adoue, Chêne, Marrast, Manadé et Durand. Votèrent contre : MM Rougé, Sarraute, Sénat, Doméjean, Albert Courtade, Séré, Resséjac, Roulot, Baron et Porterie.

     La nouvelle halle coûterait 43.000 Francs financés de la façon suivant : 30.000 F. par un emprunt en 30 annuités au Crédit Foncier et 13.000 F. prélevés sur les fonds libres. Ce financement fut adopté par 13 vox contre 8.

     Cependant le projet qui ne comportait qu’une travée unique parut présenter des inconvénients, une partition apparaissait plus favorable. Le 26 avril 1903, Hector d’Espouy présenta à titre gracieux un nouveau projet comportant deux travées dont les sablières de bordure étaient soutenues par des colonnettes. Ce projet offrait plus de , plus de commodités pour les étalages, une couverture à deux versants plus efficace, on gagnait également dans la diminution des fers.

     On le préféra donc et le maie exprima l’espoir de voir exécuter très prochainement ce « beau projet qui honorera la ville de Cazères ». Il fut adopté par 12 voix contre 9.

     La nouvelle halle sera entièrement métallique. Le projet offre un ensemble très aéré, bien couvert, ceint par une frise périphérique du genre antéfixe d’un effet gracieux orné de motifs végétaux stylisés et de guirlandes. La partie centrale des petites faces sera bâtie en pierres de taille, elle comportera l’aménagement de deux niches extérieures destinées à recevoir deux statues allégoriques. L’une figurera un semeur, l’autre, Pomone divinité mythologique des fruits et des jardins. Leur exécution est confiée au sculpteur cazérien Frédéric Tourte.

     Le conseil municipal a décidé aussi de mettre en adjudication la démolition de l’ancienne halle et de vendre au mieux une partie des matériaux de récupération.

     Un sous-sol sera également construit d’après les plans de l’architecte de la ville (M. Bourtoulot). La dépense évaluée à 3.885 francs est votée par le conseil. La construction de la halle sera assurée par les Ateliers de Ferronnerie Granon et Roger, rue du Buisson Saint-Louis à Paris. Les deux monuments seront édifiés avec des pierres de Laffite-Toupière (près de Saint-Martory).

     Les maquettes des statues présentées par Frédéric Tourte firent l’admiration générale, soulevant toutefois chez certaines familles « bien pensantes » des protestations indignées pour cette Pomone présentée à l’antique dans son plus simple et la plénitude de ses formes. Le Maire reçut plusieurs lettres à c sujet qui furent lues au conseil municipal. Ce dernier passa outre et l’on put ainsi admirer cette œuvre d’un qualité artistique unanimement appréciée qui, jointe à celle du semeur contemporain, montre le talent éminent de notre sculpteur local et son éclectisme éclairé.

C’est là l’essentiel de l’histoire de la halle. Un monument qui marque le style d’une époque où il était en vogue. Notre halle se démarque de celles des chefs lieux de Cantons environnants.

Des travaux de restructuration et de peinture ont été effectués en 1982 et 2002

Un poids ancien

Photo d'un poids ancien
Photo couleur d'un poids ancien
Photo du poinçon d'un poids ancien

     Lors de la démolition de la première halle (vers 1903) des matériaux ont été cédés aux cazériens. Les matériaux de rebut ont servi à protéger la promenade de la grotte de la montée des eaux. C’est dans ces dépôts que dans les années 1955/1960 un cazérien a trouvé un poids en pierre de Roquefort provenant de l’ancienne halle.

     Ce poids a dû servir jusqu’à 1820 date à laquelle le système métrique a remplacé les anciennes mesures à Cazères.

     Il pèse environ 21 kg soit 50 livres anciennes, a un diamètre de 25 cm et une hauteur de 30 cm. Sur le dessus on peut voir un poinçon officiel (illisible) de 30 mm. Ce poids est resté dans cette famille.

     Cette famille avait trouvé au même endroit les têtes en pierre de St Étienne et St Laurent provenant des statues érigées sur la façade de l’église, Elles avaient été remplacées par des statues en fonte en 1901 après la rénovation de la façade de l’église.

     La famille en a fait don à la Société de Saint Jacques qui les a déposées dans la chapelle souterraine de l’église.

     Les nouvelles statues ont été offertes par Mr Maylin et représentent Saint Jean-Baptiste et Saint Antoine.