
Un habitant de la rue Victor Hugo a indiqué à Bernadette Lejeune avoir des vestiges de l’ancien château dans sa maison qu’elle a aussitôt photographiés avec sa permission.
Au premier étage, le mur de la maison laisse apparaître côté extérieur et intérieur une partie d’une échauguette* du château. Les murs séparatifs de la cour ont été en partie bâtis avec des pierres récupérées lors de la démolition du bâtiment.




D’autres maisons construites sur l’emplacement de ce château ont dans leurs caves des vestiges (Maison Redon). Des pierres de l’édifice ont été utilisées dans la ville de Cazères lors de la démolition. On peut supposer que le linteau utilisé place Jules Ferry et daté de 1547 est une réutilisation d’un linteau du château.
Le premier château est mentionné en 1139. Il appartenait alors aux comtes du Comminges. Son emplacement précis n’est pas connu : il n’en reste rien ! Ce pourrait-être au sud de l’église actuelle ou à l’ouest de la Montjoie.
Les vestiges retrouvés sont des éléments du second château. Il fût bâti au 16° siècle. Il était situé à l’angle des rues actuelles de l’Hôtel de ville et du Château. Il n’atteignait pas la rue Victor Hugo. Il mesurait 28 m de long et 10 m de large. Il était construit en briques ce que confirment les vestiges.
Au gré des mariages, il passa de famille en famille jusqu’à la famille d’Uzès puis devint propriété nationale à la Révolution (il est utilisé comme prison pouvant enfermer 52 prisonniers). En 1814 les anglais de Wellington de passage à Cazères y festoient. Et des Carlistes** espagnols à leur tour y sont internés en 1840.
En 1822,il est vendu à Mrs Fort et Sancan puis revendu à Mr Mazoyer qui le démolit en 1853.
Ce château n’a eu aucun rôle important dans l’histoire de la ville.
** Les guerres Carlistes ont opposé en Espagne les partisans de Don Carlos et ceux de la Reine Isabelle II.

*** Nicolas Marie Joseph Chapuy était un architecte . Il a laissé des lithographies de ses voyages (Martres-Tolosane, Saint-Martory, Grenade…) et deux de Cazères : une vue générale (avec en coin le croquis de château) et la façade de l’église où il avait dessiné les deux flèches en colimaçon alors qu’il n’y en avait qu’une.


* échauguette : guérite de veille placée en surplomb sur une muraille.
Sources : E. Espagnat Histoire de Cazères.