Image d'un chasseur à cheval

Une famille de Cazères a retrouvé dans des papiers de famille une lettre qu’avait envoyé en 1813 leur ancêtre François Surges (1789-1864) à ses parents.

Il écrivait de Leipzig en Allemagne en juillet 1813 avant de participer en octobre à la terrible bataille napoléonienne.

Nous avons essayé de transcrire cette lettre.

photo de chasseurs à pied
Lettre originale
Image de la lettre originale de François SURGES (page 1/4)
page n°1
Image de la lettre originale de François Surges (page 2/4)
page n°2
Image de la lettre originale de François Surges (page 3/4)
page n°3
Image de la lettre originale de François Surges (page 4/4)
page n°4
Transcription

Monsieur Surges à Cazères                   De Leipzig le 20 juillet 1813,

         Chers père et mère,

C’est avec la plus grand empressement que je vous écris ces lignes pour m’informer de l’état de votre santé. Pour moi je me porte bien merci. Je souhaite que cette présente vous (trouve?) de même, c’est le désir le plus sacré de mon cœur ; cher père et mère ne soyez pas fâchés contre moi si je ne vous ai pas donné de mes nouvelles plus tôt c’est que nous ne savions pas le lieu de notre résidence. Nous avons fait une route de deux mois et demi de marche. Je vous dirai que nous avons passé la revue de l’empereur le 15 dans la plaine de Leipzig. Nous sommes tout notre corps d’armée en cantonnement à cinq ou six lieues aux environs de Leipzig. Peut-être qu’aux « premiers moments », nous partirons. Nous ne savons pas le temps que nous resterons. Le quartier général Français est à soixante lieues de Leipzig et l’armée Russe est à quatre-vingt lieues de Leipzig,

Je vous dirai que j’ai vu Jean Pierre Michel le fils à la Claire qui est parti avec mon frère, Je l’ai rencontré à cinquante lieues de Mayence entre Mayence et Leipzig. Il était dans un « petit hôpital » il a reçu une balle à la main. Il a été attaqué en route par les partisans Russes et mon frère a eu le bonheur de n’être pas blessé. Je ne sais pas où il est. Son détachement est passé à peu près un mois avant nous. Je vous dirai que nous sommes toujours ensemble avec Peres et Vital.

 Vous me marquerez les nouvelles du pays.

Rien autre chose à vous marquer pour le présent. Je finis en vous embrassant du plus profond de moi. Je suis avec respect votre fils François Surges pour la vie.

                                                          François Surges.

 Bien : des compliments pour mes sœurs que j’embrasse du plus profond de mon cœur. Bien des compliments à tous mes parents et amis et tous ceux qui s’informeront de moi.Vous me donnerez des nouvelles de mon frère si vous savez où il est. Réponse de suite.Voilà mon adresse : Monsieur François Surges chasseur au 15° régiment de chasseurs à cheval 8° compagnie 4° escadron du 3° corps d’armée de réserve, armée du nord.   

                                        A Leipzig en Saxe.

Informations complémentaires

Le cantonnement est à 5 ou 6 lieues de Leipzig soit près de 25 kilomètres.

François a écrit cette lettre le 20 juillet, la bataille a eu lieu du 16 au 19 octobre : l’attente a dû sembler longue à ces troupes !

François SURGES et Bertrand PERES (qui est cité dans la lettre) ont reçu la médaille de Saint-Hélène,

Cette médaille crée par Napoléon III récompense les 405,000 soldats encore vivants en 1857 qui ont combattu aux côtés de Napoléon I°.

Wikipedia nous donne un résumé de cette bataille :

« La bataille de Leipzig (16-19 octobre), à cette époque appelée bataille de Leipsick, aussi connue comme « la bataille des Nations » est une des plus importantes qui ait été livrée au cours des guerres napoléoniennes.

Après l’échec catastrophique de la campagne de Russie de 1812, elle oppose une Grande Armée en partie reconstituée aux forces de la Russie mais, aussi de la Prusse, de l’Autriche et de la Suède qui ont rejoint la Sixième Coalition contre Napoléon.

Vaincue, la Grande Armée doit de nouveau battre en retraite, mais réussit à traverser l’Allemagne et à regagner le territoire français »

Les Français alignent 190,000 hommes dont une partie sont des alliés saxons contre 330,000 pour les coalisés.

Si vous souhaitez en savoir d’avantage sur cette terrible bataille, vous pouvez consulter le site : « wikipedia bataille de leipzig ».

Image de la médaille de Ste Hélène
Médaille de Sainte Hélène (Recto & Verso)
Diplome de la médaille de Ste Hélène
Copie du diplôme de Bertrand Peres